Fedor Mikhailowitch Dostoïevski

* 11 novembre 1823 Moscou     + février 1881 Saint-Petersbourg

Sans aucun doute Dostoïevski est le plus célèbre parmi les personnes connues épileptiques. La souffrance de Dostoïevski a pue être perçue par énormément de gens, qui n'ont pas forcément des atomes crochus avec cette maladie. En effet, pour certains la lecture des œuvres de Dostoïevski est la première confrontation avec des gens atteints de l'épilepsie.

En effet Dostoïevski, comme nul autre, a dans son travail quotidien (c'est à dire dans son œuvre littéraire), traduit sa destinée. Dostoïevski a prêté une épilepsie à de nombreux personnages dans ses récits et romans. Sans aucun doute, le prince Myschkin dans son roman "l'idiot" est le plus représentatif. Il ne fait nul doute que les nombreuses descriptions de crises, leurs venues, la manière allant crescendo annonçant cette ci, leur impressionnante symptomatique, leur dramatique répercutions sur l'entourage du malade, sont les fruits du vécu de l'auteur.

L'épilepsie de Dostoïevski , a selon ses propres dires, débutée lors d'une nuit de pâques durant son exil (pour avoir eu des contacts avec des cercles révolutionnaires l'auteur a été condamné à mort, mais peu avant l'exécution du jugement, il a eu droit a une clémence soit à quatre années d'exil en Sibérie. II était alors âgé de 30 ans environ. Sa maladie se déroulait de manière dramatique avec des crises de type grand mal: "Il bégaya un court instant, comme s'il cherchait ses mots et ouvrit sa bouche... Soudainement de sa bouche béante sortait un long cri étrange et il tombait inconscient à terre... Son corps se tournait et tressaillait sous l'effet des spasmes... à l'encoignure des lèvres de la mousse était visible." II est fort probable que ces crises soient des crises focales avec une généralisation secondaire; Dostoïevski avait en effet avant ses crises une aura prolongée qui évoquait le bonheur. Lors d'une conversation Dostoïevski dit un jour : "Vous êtes tous en bonne santé mais vous ne pouvez pas vous douter du bonheur suprême ressenti par l'épileptique une seconde avant la crise. Je ne sais pas si cette félicite équivaut à des secondes, des heures, des mois , mais vous pouvez me croire sur parole, tout le bonheur que l'on reçoit dans une vie je ne l'échangerais pour rien au monde contre celui-ci."
Ces sentiments euphoriques, Dostoïevski les décrit d ' une manière très détaillée dans son personnage du prince Myschkin, ce qui laisse à penser à une figure autobiographique.

Sans aucun doute la perception de sa propre épilepsie a fortement marquée l'écrivain; son oeuvre a été énormément influencée par cette dernière, et on pourrait même dire que "sans l'épilepsie de Dostoïevski, la littérature du 19ème siècle aurait sans doute été moins riche."

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© Musée allemand de l'épilepsie - Musée pour l'épilepsie et pour l'histoire de l'épilepsie